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éditions High Moon
3 août 2020

Auteure, authoresse, autrice, etc.

J'espère que la création d'une catégorie "blablas" ne me conduira pas à plus de dispersion que j'en ai déjà coutume. Les bavardages publiables ici étant communs avec ceux de la catégorie "Univers du livre" sur mon blog d'auteure.

"Auteure"

2020-08-02-Marquise-NBJe ne m'oppose ni à l'usage de "autrice" ni à celui de "auteur" pour désigner une femme qui écrit. Mon point de vue là-dessus est simple : les différents mots peuvent coexister, et il n'est peut-être pas utile de chercher lequel de ces termes est bon et classer ainsi les autres dans les mauvais.

Personnellement, je me considère comme "auteure", bien que "autrice" me semble une jolie sonorité, délicate et lumineuse comme un tintement de cristal (non, non, ce n'est pas du sarcasme).

Contrairement à un acteur ou une actrice qui sont sur scène et bien en vue du public, les écrivains évoluent dans les coulisses de leurs textes. Il existe des situations où le lecteur (ou la lectrice) peut juger utile de savoir si c'est un homme ou une femme qui a aligné les mots, mais c'est loin d'être général et même quand ça l'est, je ne suis pas certaine que l'information soit toujours disponible sans avoir la chercher. Je veux dire par là : présente sur le livre lui-même, sans qu'il faille la demander à l'ami Google ou la voir expliquée dans un article de magazine.

Je suis une ombre, et c'est très bien comme ça.

Est-ce qu'on sait toujours si l'écrivain qui a pondu tel ou tel bouquin est homme ou femme ? Je ne crois pas.

Avant de poursuivre : un petit lien http en direction d'une page de l'Academie Francaise (et un bout de copie d'écran, pour ceux qui auraient la flemme de lire tout le PDF afin d'y trouver "auteur" et son féminin)

Auteure-Authoresse-Autrice--450

Sans oublier "auteurice", chef d'oeuvre de dérivé épicène visiblement né de l'inclusif "auteur.ice" et qui me fait lever les yeux au ciel chaque fois que je le lis...

Si un lecteur ou une lectrice s'intéresse à mon livre assez pour prononcer une phrase à propos de la personne l'ayant écrit, je ne veux pas qu'il soit obligé de se demander quel mot il doit employer. Si quelqu'un apprécie assez mon texte pour en parler à tous ses amis, je serais très gênée qu'ayant appris au bout de six mois que je suis une femme, il se mette à bafouiller toutes ses phrases pour ne pas commettre l'impardonnable lapsus de dire "auteur" au lieu de "autrice".

L'évolution de la langue n'est pas toujours s'envisageable de la même manière à l'écrit et à l'oral. A l'écrit, on peut se permettre les points de l'inclusif et/ou des mots rallongés ou des syntaxes étirées. A l'oral, l'expérience des siècles montre que les formulations brèves l'emportent souvent sur les longues.

Le superbe "auteurice" évoqué ci-dessus a donc de bonnes chances de devenir "autrice" dans un petit quart de siècle, renversant ainsi la situation actuelle, puisqu'on emploierait alors le féminin aussi pour les auteurs hommes. Est-ce une raison pour ne pas l'employer ? Je ne pense pas. Mais ce n'est pas non plus une solution miracle.

 A noter que la différence entre écrit et oral est tout aussi importante à prendre en compte pour la fameuse orthographe inclusive à points. J'admets sans peine que ces points possèdent un potentiel dans le graphisme (affiches), dans la poésie de typpe calligramme, et pourquoi pas dans la bande dessinée (mangas notamment) mais en littérature de type prose, la phrase est la phrase et le lecteur (ou la lectrice) doit pouvoir la prononcer en lisant de la même manière que l'auteur (ou auteure) l'aurait dite s'il avait enregistré le texte au lieu de l'écrire.

Du moins selon ma conception du récit, qui est que le texte écrit est une transcription de l'oral.

A noter aussi qu'un mot épicène ne règle pas la question de l'article ( il/elle ou un/une ), et que l'article inclusif "iel" voit revenir sur lui un pépin fréquent dans cette salade de fruits : la prononciation, dans une élocution de type ordinaire/quotidienne et non dans la bouche d'un.e professeur.e de français ou d'un.e conteur.se. Laquelle élocution comporte des accents régionaux et des vitesses, qui auront pour effet de faire basculer ce "iel" vers "il" ou "elle".

Ceci n'étant que mon avis personnel à propos du mot, et non un jugement absolu à but de débat.

J'emploie "auteure" parce que cela me semble un milieu entre "auteur" et "autrice" à la fois acceptable et prononçable.

Je ne m'offusquerai pas qu'on me désigne comme "autrice" ni comme "authoresse", mais ne suis pas sûre (rêvons que High Moon est devenue une vraie maison...) de réussir à me souvenir que telles romancières veulent être désignées par ce mot-ci et telles autres par ce mot-là, ce qui me conduit à espérer (suite du rêve) que mes auteures auront le bon sens de ne pas attacher à ce détail de vocabulaire une importance cataclysmique...

 

Allez... au lieu de publier cet article directo et seulement ici, je vais le copier-coller sur mon blog d'auteure, qui en sera ravi car je le néglige beaucoup, depuis quelques mois.

 

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